Avis du Conseil des Théologiens des Musulmans de Belgique
Concernant la fête du sacrifice de l’année 1436/2015
Le présent avis religieux est destiné aux citoyens de confession
musulmane résidant en Belgique.
En guise de rappel de l’essentiel auprès de chaque musulmane et musulman, il est à noter que l’immolation de la fête du sacrifice est un emblème parmi les marqueurs référentiels de l’islam, et une tradition instaurée par le patriarche Abraham, sur lui la paix. Il va de soi que Dieu a recommandé aux musulmans de valoriser cet emblème, et d’emprunter la voie de leur père Abraham, sur lui les salutations et la paix de Dieu. Il en découle ainsi que la légitimité religieuse de cette pratique est confirmée par le Coran, la tradition prophétique, ainsi que par le consensus des ulémas, juristes musulmans, en référence à la parole divine : « Accomplis l’office de la prière pour ton Seigneur, et observe le sacrifice (immolation d’un animal) », (sourate Al Kawthar CVIII - verset 2).
Le Prophète, sur lui et sa famille la paix, a appliqué cette tradition du sacrifice jusqu’à la fin de sa vie. Il a dit, à propos de toute personne qui délaisserait cette pratique alors qu’elle est en mesure de l’observer : « celui qui a les moyens pour veiller à l’application du sacrifice, et qui ne l’observe pas, qu’il n’assiste pas au lieu de rassemblement pour la prière de la fête », tout en précisant par ailleurs dans une autre version de la tradition : « qu’il n’approche pas notre lieu de prière de la fête du sacrifice ».
Sur la base de ce qui précède, il est important de préciser que toute personne qui a les moyens de veiller à la pratique de cette tradition dans un cadre adéquat, de façon valide d’un point de vue théologique, à savoir sans étourdissement quelconque, qu’il veille à observer l’application de son abattage rituel, et il en sera récompensé par la grâce divine.
Quant à celui qui en aura été privé, par le fait de ne pas avoir tous les moyens adéquats à sa disposition pour l’application de son sacrifice, ou qui n’aura pas trouvé d’espace suffisant dans les abattoirs comme c’est le cas dans plusieurs régions du pays, pour cette année-ci, il est en est excusé et il n’encoure aucune gêne ni blâme d’un point de vue théologique, du fait que la prescription est religieusement effective à partir du moment où son application est possible, ainsi que les moyens pour l’observer, suite à la parole divine : « Dieu n’impose à un être une prescription, qu’en fonction de sa capacité à l’appliquer », sourate Al Baqara, la Vache II - verset 286.
Nous invitons avec insistance les responsables des divers gouvernements régionaux belges à déployer tous les efforts nécessaires permettant aux citoyens musulmans de s’acquitter de leur rituel dans des conditions adéquates en mettant à leur disposition l’espace nécessaire au sein des abattoirs afin de pratiquer la fête du sacrifice de manière sereine, sachant que la pratique du culte pour les citoyens est un droit garanti par la Constitution de notre pays.
Nous osons espérer que les responsables de notre pays, garants de la justice et du respect des libertés, puissent apporter une solution durable à cette difficulté chronique qui touche un grand nombre de leurs concitoyens.
Fait à Bruxelles, le mardi 17 Dhou Al qi’da 1436
le 1 septembre 2015
Conseil des Théologiens des Musulmans de Belgique