13 Février 2019
C’est un beau geste de dialogue et de paix interconvictionnel qui a été posé le 27 janvier 2019 au quartier du Sablon, à Bruxelles, à l’occasion de la Journée Mondiale de la Jeunesse, célébrée le même jour au Panama.
M. Salah Echallaoui, Vice-président de l’Exécutif des Musulmans de Belgique (EMB), y a contribué ainsi que les représentants des autres cultes reconnus.
Ensemble, ils ont pris place sur un pont en bois, édifice symbolisant les liens de fraternité interconvictionnelle.
Ils y ont prononcé ces quelques mots de paix :
M. Echallaoui : « Construire des ponts, c’est avant tout défendre avec force l’idée que le dialogue interconvictionnel doit jouer un rôle central dans les relations entre les citoyens pour promouvoir les valeurs humanistes universelles de Paix, de Justice et d’ouverture à l’autre. En ce sens, les grandes religions, bien comprises – et je n’insisterai jamais assez sur cette notion – peuvent jouer un rôle unificateur. Comme le dit si bien la devise de notre pays, « L’Union fait la force », et c’est par l’union de tous les citoyens que nous parviendrons à instaurer durablement le « vivre ensemble », qui est notre socle commun car comme le dit le Saint Coran (sourate 49, verset 13) : « Nous vous avons créé d’un mâle et d’une femelle et Nous avons fait de vous des peuples et des nations afin que vous vous entreconnaissiez. »
Pour le culte catholique, Jean Kockerols, Evêque auxiliaire de l'archidiocèse de Malines-Bruxelles : « Construire des ponts, c’est oser croire en l’autre, s’appuyer sur lui pour que le lien tienne. C’est désirer un lien durable, solide, que d’autres pourront emprunter. C’est être ensemble pour être au-dessus de gouffres d’incompréhensions. C’est être un signe visible de loin, attirant, signe d’espérance a ceux qui n’osent pas traverser. C’est oser ce que d’autres ont si peur de réaliser. C’est tout le contraire des murs que des fous veulent nous imposer. »
Pour le culte protestant, Steven H. Fuite, Président de l’Eglise protestante : « Construire des ponts, c’est nous rendre compte que nous vivons dans une époque remplie de bons mots faciles, de généralisation et de simplifications idiotes. Il s’agit d’un langage qui nous sépare. Comme il est possible de semer la haine avec des mots, il est aussi possible de faire l’inverse et de guérir, de bénir les gens grâce à un langage vrai. D’ouvrir la marche, ensemble, de manière salutaire, pour toujours vouloir vaincre sa propre peur de l’autre autre et de parler une langue qui rend justice, la langue qui ne crie pas, la langue qui ne se tait pas. La langue de l’amour, aussi pour les nuances, afin de traiter chaque être humain avec soin. »
Pour le culte israélite, Bernard Job, Ministre du culte : « Selon l’adage populaire juif, « Le monde est un pont étroit, mais l’important c’est de le passer sans crainte. » Je ne dois donc pas avoir peur de franchir la passerelle, de me retrouver sur l’autre rive pour connaître les gens qui y vivent les côtoyer, les rencontrer, leur parler, fraterniser avec eux et pour finir les aimer comme nous le demande le verset 18 du chapitre XIX du Lévitique : « Aime ton prochain comme toi-même », car oui, chers amis, aimer son prochain c’est respecter son honneur, ses opinions, ses appartenances, philosophiques ou religieuses; c’est également accepter qu’il soit différent de nous par la couleur de sa peau, sa manière de vivre, de s’habiller, de se comporter; en un mot : le mettre sur un même pied d’égalité, car ne l’oublions pas, l’homme est créé à l’image de Dieu. Rien d’étonnant à ce que Hillel, un des sages du 1er siècle ait répondu à un païen qui voulait connaître l’essence du Judaïsme ; « Aime ton prochain comme toi-même, ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse! » Ceci est l’essentiel, le reste n’est que commentaire. ».