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16 juin 2017

A l’occasion de l’iftar organisé par le Rassemblement des Musulmans de Belgique le 10 juin 2017 à Bruxelles, le Président de L’Exécutif des Musulmans de Belgique, M. Salah Echallaoui, a rappelé l’importance du dialogue interconvictionnel, en ces termes :  « Le 20 avril de l’an dernier, les musulmans de Belgique, avec le Gouvernement fédéral et les communautés convictionnelles reconnues, avaient exprimé dans une déclaration commune leur volonté de dialogue et de concertation et avaient souligné le respect de l’indépendance des cultes, des philosophies non confessionnelles et de l’Etat, et réaffirmé notre souci commun de lutter contre toute forme de violence. Comme musulmans belgo-marocains, nous ne devons pas nous considérer comme des demi-citoyens de part et d’autre mais comme pleinement citoyens à ce double titre. C’est d’ailleurs, j’en suis convaincu, ce que la société belge attend de nous. »

M. Echallaoui a ensuite évoqué le combat idéologique à mener au quotidien face au radicalisme. « Parce qu’il tue, ici en Belgique, et qu’aucun habitant n’est à l’abri de ces attaques. Parce qu’il tue, de par le monde, des musulmans et des non-musulmans, au mépris des textes les plus sacrés de l’Islam. Et parce qu’il donne une image mauvaise et fausse de l’Islam, image qui peut amener à un rejet de l’Islam et des musulmans. »

Le Président de l’Exécutif des Musulmans de Belgique a conclu son discours en proposant un plan d’action en trois temps pour concrétiser l’engagement contre le radicalisme :

  1. Surmonter l’ignorance par la rencontre de l’autre
     « Le repli sur soi, la négation de l’altérité, amène à l’ignorance et à la violence. Nous ne pouvons l’accepter. Pour lutter contre cela, il est important d’être prêt à la rencontre de l’autre, quelles que soient ses convictions. Il faut que nos lieux de culte soient des lieux d’ouverture et d’échange. Cela ne peut se limiter à ce que les sociologues appellent un « dialogue des élites », il faut que chacun, dans sa mosquée, dans son quartier, dans sa rue, s’engage activement en ce sens. Chacun a sa responsabilité dans la perception que la société a de l’Islam. »
     
  2. Investir dans le travail théologique
    « Cela souligne l’importance d’échanges entre savants mais également l’impérieuse nécessité que ces travaux soient répercutés largement. Le Rassemblement des Musulmans de Belgique s’est toujours engagé pour toutes les initiatives en faveur de la formation des cadres musulmans et nous devons aller de l’avant dans ce dossier, qui concerne à la fois l’autorité fédérale et les Communautés, en charge de l’enseignement supérieur. Nous devons aussi utiliser activement tous les moyens de communication (internet, réseaux sociaux, émissions de télévision, …) pour déconstruire les discours et prêches simplistes, haineux et favorables à la violence.
     

  3. Promouvoir la vérité
    « Il y a des discours sur l’Islam et les Musulmans qui sont faux. Nous devons y répondre par les moyens existant dans une société démocratique, à commencer par le débat. Nous devons aussi nous rappeler que la discussion et la critique des religions font partie des libertés fondamentales d’un pays démocratique comme la Belgique. Les règles et les lois de notre pays offrent plusieurs possibilités de réaction lorsque nous entendons un discours haineux. »


La soirée a été animée par M. Jean-François Husson, Secrétaire général de l’Observatoire des Relations Administratives entre les Cultes, la Laïcité organisée et l’Etat.

De nombreuses personnalités du monde politique, des représentants ou délégués des autres cultes reconnus, des personnalités issues de la communauté musulmane de Belgique, du monde académique et associatif ainsi qu’une délégation d’imams/prédicateurs et prédicatrices venus du Maroc s’associaient également à cette soirée de rupture du jeûne de Ramadan.

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